Comme le souligne l’ouvrage Court traité de signalétique à l’usage des bibliothèques publiques, la signalétique informe mais ne décrit pas ; elle sert à gagner du temps pour accéder à un objet. Elle se soit donc d’être efficace.

Au cœur de la réflexion sur la signalétique se trouve l’usager. En bibliothèque, l’autonomie des lecteurs est favorisée (consultation libre de l’OPAC par exemple). La signalétique est destinée à renforcer l’autonomie des lecteurs. Ceux ci doivent pouvoir se repérer facilement dans les rayons.

« L’usager est guidé par trois préoccupations :
Il lui faut chercher, identifier, puis s’approprier les documents ».
Source : BBF n°4 1998

Une des conditions essentielles de la qualité d’une signalétique est une bonne visibilité. Mais il faut aussi considérer la lisibilité et l’intelligibilité.

 

Un peu d’histoire

La notion de bibliothèque tripartite a été décrite par Heinz Emunds dans un article rédigé en 1976, alors qu’il était directeur de la bibliothèque municipale de Münster, en Allemagne (Die dreigeteilte Bibliothek. Nah-, Mittel- und Fernbereich in der strikt benutzerorientierten Bestand-Präsentation ; Erfahrungen aus Münster. Buch und Bibliothek, 28, 1976).

Emunds part du principe qu’un usager qui se rend en bibliothèque peut avoir 3 motivations principales : il peut être à la recherche d’un titre précis, il peut souhaiter approfondir un sujet, ou bien il peut avoir des intentions plus vagues (découvrir des nouveautés, se renseigner sur l’actualité, etc.). Une bibliothèque tripartite est une bibliothèque dont les espaces sont segmentés en trois zones distinctes organisées pour répondre à chacun de ces usages :


• La zone éloignée s’adresse aux usagers qui cherchent une référence bien précise, potentiellement rare ou ancienne, en tout cas déconnectée de l’actualité immédiate. Ce type de document est stocké dans des magasins qui ne sont pas directement accessibles au public.


• La zone intermédiaire s’adresse aux usagers qui souhaitent explorer un sujet ou une thématique à l’aide d’une documentation récente, sans être fixés sur une référence précise. Ces collections doivent être en libre accès, classées de façon encyclopédique et systématique et désherbées fréquemment pour rester à jour.


• La zone proximale enfin, est définie par défaut par rapport aux deux autres : elle s’adresse aux usagers ayant une motivation vague qui ne correspond ni à un titre, ni à un auteur, ni à un sujet précis. Pour Emunds, cette zone doit être organisée de façon « flottante ». On y trouve des documents divers (y compris des prospectus et des dépliants) en rotation permanente. Ces collections ne sont pas classées de façon stricte et figée, mais en fonction de thèmes généraux eux-mêmes évolutifs et changeants. La zone proximale est localisée de préférence près de l’entrée, d’où son nom.

 

  Quelques repères

 

Le design thinking

Le design thinking est une approche de l’innovation centrée sur l’humain. C’est une méthode ou un process de conception globale, centré sur l’utilisateur (ou l’humain), en vue de réaliser des services ou produits innovants.
Pour aller plus loin : https://www.enssib.fr/bibliotheque-numerique/documents/66044-le-design-thinking-en-bibliotheque.pdf

L’expérience utilisateur

L’ouvrage d’Aaron Schmidt et Amanda Etches est un manuel pratique permettant de « redessiner les bibliothèques » en partant de l’expérience utilisateur (ou « UX »)

presses UUD             affiche ux GRAND Horizontal22

 

Quelques conseils pratiques

 

Respecter sa charte graphique
La ligne graphique est le moyen le plus efficace de diffuser le message d’appartenance. Selon que la ligne graphique utilisée sera celle de l’organisme de tutelle (collectivité territoriale) ou celle propre à la bibliothèque, l’appartenance légitime du lieu sera soulignée.

Penser à la durabilité des matières
Choisir des matériaux résistants à la lumière du soleil, à l’humidité et la chaleur.

Choisir les bons pictogrammes
Attention aux symboles qui ne seront pas forcément compréhensibles par tout le monde.
Voir  le travail très intéressant de Livre et Lecture en Bretagne : Des pictogrammes pour une meilleure accessibilité des médiathèques et des lieux du livre.
La base de pictogrammes est entièrement libre et gratuite (cf recommandations présentées dans la charte d’utilisation).

Prendre en compte tous les publics

En 2009, l'Union nationale des associations de parents de personnes handicapées mentales et de leurs amis (Unapei) avait publié le guide « L'information pour tous : règles européennes pour une information facile à lire et à comprendre », établi dans le cadre d'un projet européen avec l'association Inclusion Europe. Ces règles ont pour but d’aider les personnes à rendre l’information qu’elles produisent facile à lire et à comprendre.

Voir le livret Règles européennes pour une information facile à lire et à comprendre

Fabriquer sa propre signalétique

Utiliser une découpeuse vinyle : L’exemple de la médiathèque de Choisy https://mediatheque.choisyleroi.fr/blog-pro/62-signaletique-maison

Faire participer les usagers à la réalisation de la signalétique : l'exemple de Léognan

atelier simone

Pour aller plus loin :

Mise en espace des collections dans une médiathèque, BBF 2008

Bibliothèque tripartite, repenser les espaces de collections par Nicolas Beudon
http://nicolas-beudon.com/2022/02/16/bibtripartite/
Vous ne connaissez rien au merchandising (et vous avez tort !) par Nicolas Beudon, 2017
http://nicolas-beudon.com/2017/02/09/merchandising/